Article analysé par Hélène Flacher,
Supervisé par Isabelle Rousseaux,
Traitement associant la toxine botulique de type A et un filler à base d’acide hyaluronique pour le rajeunissement du visage
Combination therapy of botulinum toxin type A and hyaluronic acid filler for facial rejuvenation
Wei Zhang1 *, Yongjun Xie2 *, Weihua Liu3, Jing Lei1, Yilun Liu4
Int J Clin Exp Med 2018;11(5):5033-5038
Le but de cette étude est de démontrer l’innocuité et l’efficacité clinique d’une thérapie combinée associant Toxine Botulinique de type A et un filler à base d’A H dans le rajeunissement du visage
Après avoir rappelé les signes du vieillissement facial et que l’injection de TB ou d’HA est devenue courante, l’effet sur le vieillissement prouvé, les auteurs rappellent que les effets de la thérapie combinée ne sont pas connus et ce sera le but de cette étude
Matériels et méthodes
L’étude a été réalisée de février 2015 à juin 2017
94 patients ont été recrutés en respectant les CI et toute chirurgie (comme la rhytidectomie)
– un groupe de patients sera traité par TB seule
– un autre groupe par l’association de TB (Allergan) et AH (Q Med) : groupe d’observation
Evaluation des rides du visage selon leur sévérité (échelle WSRS : Wrinkle Severity Rating Scale)
Doses de TB
. en glabelle : femme (10-30 U) hommes (20-40 U)
. en frontal : hommes et femmes (6-15 U)
. en pattes d’oie : femmes (10-30U) hommes (20-30 U)
Doses d’AH selon la profondeur des rides et leur localisation allant de 0,25 ml à 0,5ml
Le patient du groupe combiné a d’abord été injecté en AH puis TB juste après
Dans l’autre groupe le patient reçoit de la TB seule mais dosage identique que le groupe d’observation
Résultats
Clinique et satisfaction des patients après 2-6 mois, 6 à 12 mois et 12 à 18 mois
Evaluation clinique selon l’échelle WSRS montrant une efficacité globale supérieure dans le groupe d’observation (trt combiné)
Satisfaction des patients du trt combiné augmentant à 6 et 12 mois
L’effet après traitement combiné est donc meilleur dans le groupe d’observation et plus durable ; les auteurs expliquent cet effet par le fait que l’AH peut maintenir l’activité de la paroi cellulaire, stabiliser la morphologie cellulaire, prolonger la durée et atteindre la même efficacité mais avec des doses plus faibles que dans le groupe TB seule
Il existe à priori une synergie des 2 agents en traitement associé, la TB de type A réduit la contraction musculaire, diminue l’absorption d’AH et contribue de ce fait à prolonger la durée de l’effet, ainsi les doses de TB de type A aux sites d’injection sont réduites et la dose totale est moindre permettant de minimiser les effets secondaires .
Conclusion
L’étude, et les auteurs le reconnaissent, est d’un échantillon de patients trop faible pour en faire une généralité mais les conclusions sont encourageantes mais nécessiteraient d’être développées
Il n’est pas précisé l’âge des patients retenus
Les effets secondaires sont peu décrits ou minimisés d’autant que les injections se font verticalement par voie IM
Commentaires complémentaires d'Isabelle Rousseaux
J’ai eu beau chercher, je n’ai pas vu le type d’AH utilisé !
A mon avis des injections concomitantes de TB et d’AH ne sont pas conseillées surtout à la glabelle ou le risque d’embolie vasculaire est élevé, il est raisonnable et logique d’attendre les effets de la TB et injecter ensuite l’AH après quelques jours
Mais l’idée de cette étude est très intéressante, mais en attendant les effets de la toxine avant d’injecter l’AH.