Article analyse par Helene Chambatte
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Treatment of late bacterial infections resulting from soft-tissue fillers injections
Traitement des infections bactériennes tardives secondaires à des injections de fillers
Wojciech Marusz, Romuald Olszanski, Janusz Sierdzinski, Tomasz Ostrowski, Kamila Szyller, Grazyna Mlynarczyk, Irina Netsvyetayeva.
Infection and Drug Resistance 2019:12 469–480
Il s'agit d'une étude polonaise effectuée sur 22 patients présentant des signes d'infection bactérienne tardive après un traitement par acide hyaluronique dans le but d'essayer de définir un schéma thérapeutique standard adapte.
Les infections tardives a biofilm développé sur corps étranger implanté étant rares mais particulièrement difficiles à éradiquer.
Par infections tardives on inclue des réactions survenant au minimum 1 mois après la procédure jusqu’à plusieurs années
La symptomatologie recouvre des phénomènes inflammatoires modérés avec des antécédents d'implantation de corps étranger (fillers) : douleur, érythème nodules parfois jusqu'à fistulisation. Échec de la corticothérapie
Syndrome infectieux évoluant sur plus de 7 jours
Amélioration des symptômes transitoire sous antibiothérapie et rechute a l'arrêt du traitement.
Le diagnostic de biofilm suspecte par la clinique peut être confirmé par la biopsie avec recherche de fluorescence de nucléopeptides par hybridation in situ et les techniques de microscopie confocale, la bactériologie étant souvent négative compte tenu de la nature intrinsèque du biofilm dont les auteurs font un rappel.
L'étude regroupe 22 patientes de 22 à 68 ans ayant reçu un AH (différentes marques, concentration>20mg, en moyenne dose injectée 2ml dans les tissus faciaux.
- symptomatologie d'infection bactérienne tardive (allant parfois jusqu'à la fistulisation) survenant
plus d'un mois après la procédure
- L'étude ne précise pas s'il y a eu d'autres procédures pour confirmer le diagnostic (biopsie ….)
Le protocole utilise :
- drainage a l'aiguille 18g 2 fois par semaine
- utilisation de petites doses de hyaluronidase
(laquelle?) après recherche classique d'allergie, doses adaptées à la taille des nodules 2 fois par semaine 14 à 21 jours jusqu'à résolution complète
- antibiothérapie à large spectre active sur les gr
et gr+ associant mefloxacine (2x400mg per os)et clarythromycine (2x500mg) pendant 14 à 21 jours jusqu'à résolution des symptômes
- administration de probiotiques pendant et 1 mois après l'arrêt du traitement
La guérison est affirmée sur l'absence de récidive de la symptomatologie à 2 ans
Les résultats ont été appréciés en 3 sous groupes
- 5 patientes ont recu le protocole en première intention sans rechute avec nouvelle injection d'AH (lequel ? dose?) 2 mois après le traitement. Pas de récidive à 2 ans
- 12 patientes ont recu le protocole en deuxième intention après échec d un premier traitement (rechute a l'injection d'AH 2 mois après) . Aucune rechute a 2 ans Sauf pour une patiente dont la guérison à été obtenue après traitement d'un kyste apical.
- 8 sur 12 ont reçu une injection d’AH A 2 mois
- Les 5 derniers patientes ont obtenu une rémission des symptômes après hyaluronidase seule ou mono antibiothérapie
- Les auteurs notent une apparition plus précoce des symptômes infectieux dans l'historique (1,2 mois)
Le choix de la moxyfloxacine plutôt que le ciflox est justifié par son spectre plus large
( gr+,gr-, à aérobies) et sa plus grande distribution. La clarythromycine ayant une action sur la structure du biofilm quelque soit les germes concernés
L'utilisation de probiotiques (formule la plus proche de la flore cutanée) semblerait agir sur la non-récidive après injection 2 mois après la résolution des symptômes
Une étude intéressante pour le protocole utilise qui rappelle l'importance de la recherche et du traitement des foyers infectieux à distance (dents, sinus… ) la nécessité d'une biantibiotherapie à très large spectre prolongée
L'utilisation des probiotiques est intéressante et mériterait des études plus poussées en particulier en prévention primaire
Par contre :
- aucune précision sur les modalités du diagnostic des infections a bio film ( sauf s'il y avait fistule!!!) . On pourrait le mettre en doute sur les patientes du groupe 3
- Petit groupe : 22 patientes
- Utilisation de hyaluronidase (laquelle ?) sur des lésions infectées ?
Sur la forme : pas d’iconographie qui aurait été intéressante dans de tels cas avec fistulisation…
Avis d’isabelle
On ne sait pas qui injecte, quoi, comment etc
Le biofilm est de plus en plus souvent remis en question, ici il n’y a aucune preuve, je ne pense pas que la fluorescence des nucléopeptides a été réalisée (à vérifier) et on voit souvent des « abcès stériles » dus à la liquéfaction de l’acide hyaluronique
Quant aux probiotiques ???????
Si on part du principe qu’un biofilm est hermétique et résistant à la pénétration des antibiotiques par définition ????