Oedème malaire associé à une injection de filler: Traitement d’un effet secondaire persistant

Article analysé par Hélène Flacher

Supervisé par Isabelle Rousseaux

Oedème malaire associé à une injection de filler: Traitement d’un effet secondaire persistant

Dermal filler-associated malar edema: Treatment of a persistent adverse effect.

Iverson SM et al. Dermal. Orbit 2017

Après avoir rappelé les complications liées à l’injection d’acide hyaluronique des plus communes aux plus graves les auteurs rapportent le cas d’une complication tardive peu décrite celle d’un œdème malaire dans les suites d’une ancienne injection d’AH dans la vallée des larmes.

Peu de cas sont répertoriés ; les auteurs rapportent un seul cas d’une patiente âgée de 72 ans venant consulter suite à l’aggravation d’un œdème malaire bilatéral et symétrique sur 7 ans.

Venant pour une indication de blépharoplastie, l’interrogatoire retient l’injection d’AH quelques années auparavant.

Cet œdème aurait débuté 1 an après l’injection et persisterait depuis 7 ans ; l’équipe soignante a proposé d’injecter de la hyaluronidase, geste qui a permis la disparition de l’œdème sans récidive à un mois.

Peu de cas sont décrits.


Cet article soulève quelques points sur la survenue de l’œdème malaire :

– le fait que l’AH peut persister plusieurs années après l’injection

cf article de Sopakar qui montre par histologie , l’existence de restylane 5 ans après injection

Concernant le cas décrit dans l’article il s’agissait de Juvederm mais aucune biopsie n’a été réalisée dans ce cas précis

– Le fait que l’AH persiste est certainement multifactoriel : il faut tenir compte

  • de la rhéologie du filler injecté (viscosité concentration hydrophilie)
  • du site d’injection (profond superficiel périosté)
  • du fait que la co injection de toxine botulique doublerait la durée de vie de l’AH (Carruthers J, Carruthers A, Dermatol Surg 2003; 29 :802-809)

Remarques :

Pas assez de données publiées relatant cet effet secondaire tardif pouvant survenir bien au-delà des 6-9 mois comme souvent mentionnés par les fabriquant d’AH voire des années plus tard

Intérêt d’injecter de la hyaluronidase (dosage à confirmer) réponse rapide, dans la prise en charge de cet œdème malaire retardé associé à l’injection d’AH,

Problème dans la réalisation d’une biopsie de confirmation, acte difficile à proposer dans un contexte esthétique ; importance de l’interrogatoire

Et surtout mise en avant de la durée de vie des fillers injectés dans la peau qui peut être très longue, à prendre en compte dans la gestion des effets secondaires