Article analysé par Randa Khallouf
Supervisé par Isabelle Rousseaux
Mise en forme du sourcil avec des injections de gel d’acide hyaluronique
Eyebrow contouring with hyaluronic acid gel filler injections
Journal of clinical and aesthetic dermatology
Feb 2018, 11 ; 2. Mustak et al
Cet article concerne la restauration des volumes dans la prise en charge de la région périorbitaire haute et du sourcil. Le sourcil ne vieillit pas seulement par la chute de son tiers externe et soulever la queue du sourcil ne suffit pas à la réjuvénation de cette zone.
C’est une étude rétrospective réalisée par une équipe californienne sur 20 patients ayant reçu de l’AH dans la région sourcilière et suivis au moins pendant 5 ans. Toutes les injections ont été réalisées par le même médecin. Ils ont tous reçu du Restylane Lido.
L’AH a été injecté dans le ROOF (Retro-Orbicularis Oculi Fat, coussinet de Charpy) à l’aiguille. Les injections se faisaient soit dans la partie haute du ROOF soit dans sa partie basse, parfois chez certains patients tout le long du rebord osseux même vers la fosse temporale si besoin. Une fois dans le plan sous musculaire, l’AH est déposé en éventail ou en fougère pour minimiser le nombre de point d’entrée de l’aiguille. De toutes petites quantités étaient injectées à la fois et l’injecteur réalisait régulièrement des massages pour éviter les surcorrections et l’effet « masse ».
Les quantités utilisées dépendaient de la perte de volume, avec une moyenne de 4,3 cc par patient en 5 ans.
Le but était d’avoir un effet qu’ils nomment 3D pour projeter, soulever ou harmoniser cette zone. Les auteurs insistent sur la nécessité d’adapter la technique selon le besoin du patient.
Aucun effet Tyndall n’a été observé, mais 3 cas de « puffiness » : empâtement, œdème, effet masse ? Ces effets secondaires pouvaient être dus à une importante quantité de produit suite à des injections répétées. Les auteurs ne sont pas rentrés dans les détails concernant les quantités, ni la technique, ni le profil de ces patients. De même ils n’ont pas précisé l’évolution de ces effets secondaires.
3 niveaux d’injection sont proposés dans la littérature :
– Le plan sus-périosté
– Le plan sous orbiculaire dans le coussinet de Charpy
– Le plan sous cutané.
La préférence des auteurs va pour la deuxième technique. Si le plan sus périosté consomme moins de produit et donne des résultats plus durable, seule l’injection du coussinet de Charpy donne l’effet 3D ainsi qu’un résultat plus harmonieux et une meilleure projection.
Enfin ils conseillent de ne pas trop prendre en considération les poils du sourcil. Les dermopigmentations et les épilations changent parfois l’aspect de cette zone et peuvent induire en erreur lors des injections.
Avis personnel :
– les auteurs ne justifient pas l’utilisation de l’aiguille dans cette zone à risque.
– ils n’ont pas abordé la sélection des patients : importance du relâchement cutané, du vieillissement des paupières…
– Le plus de cet article, c’est la prise de conscience de l’importance du « volume » de la région sourcilière et pas seulement la chute de la queue du sourcil.
Avis isabelle :
Article intéressant dans la démarche à comparer avec d’autres utilisant des techniques différentes, à suivre