Article analysé par Anne Le Pillouer
Evaluation of the Microbotox Technique : An Algorithmic Approach for Lower Face and Neck Rejuvenation and Crossover Clinical Trial
Awaida JC, Jabbour SF, Rayess YA et al
Plast. Reconstr. Surg., 2018 Sep 142 : 640-648
Etude clinique croisée prospective: 25 patients sur 30 antérieurement injectés avec la technique du ‘’Nefertiti lift’’, ont été injectés par la technique des microgouttes ‘’microbotox’’ (8 mois d’intervalle)
Microbotox : dose moyenne de 154 U Speywood – abobotulinum toxine Dysport*- dilué à 70U/ml, 2 à 3 ml par patient en fonction de la taille du cou, injection intradermique superficielle avec formation d’une papule de blanchiment et résistance à l’injection, aiguille de 30G), 150 injections en moyenne, zone du platysma. Marquage de la zone : limite haute 5 cm au-dessus de ligne mandibulaire (stop 1 cm en arrière de la ligne du DAO), limite externe : bord antérieur du sterno-cleido-mastoïdien, limite basse : ligne de la clavicule)
Néfertiti lift : non décrite… 124 U en moyenne
Evaluations :
– Photographies standardisées en contraction maximale et au repos avant et 15 jours après injection: évaluation sur échelles photographiques validées pour les bas-joues, les plis d’amertume, les commissures labiales, le volume du cou
– Score esthétique global évaluateurs et patients
– Douleur (EVA 0-10) et satisfaction des patients
Résultats :
– 100% d’amélioration et de satisfaction des patients avec les 2 techniques
– Microbotox :
- Améliorations statistiquement significatives pour les bandes platysmales en contraction, les bas-joues et le volume du cou
- Tendance à l’amélioration pour les bandes platysmales au repos et les plis d’amertume
- Pas de modification des plis d’amertume
– Néfertiti lift :
- Améliorations statistiquement significatives uniquement pour les cordes platysmales au repos et en contraction
- Tendance à l’amélioration des bas-joues, du volume du cou, des plis d’amertume et des commissures
– Globalement en comparaison des 2 techniques :
- Supériorité du microbotox pour les bas-joues et le volume du cou (angle cervico-mandibulaire)
- Supériorité du Néfertiti lift pour les bandes platysmales (contraction et repos)
- Préférence patients : 18 microbotox, 5 Nefertiti lift et 2 sans préférence
– Effets secondaires : 2 dysphagies mineures de 15j avec le Nefertiti lift (injections plus profondes intramusculaires)
– Douleurs : plus avec le microbotox
Discussion
– Amélioration aussi de la texture mais non évaluée dans cette étude
– La technique du microbotox améliore la remise en tension du bas du visage et les 5 patients qui ont préféré la technique du Néfertiti lift étaient des patients maigres avec des cordes platysmales saillantes et une ptose mineure
– L’indication de l’une ou l’autre technique est donc dépendante du type de patient et/ou de sa demande
– Elles peuvent être combinées : Injection en microbotox de la partie antérieure du cou pour améliorer l’angle cervico-mentonnier et la bas-joue, lors du contrôle à 15 jours on peut injecter des plandes platysmales résiduelles (2 à 4 points espacés de 2 cm
Conclusion : La technique du microbotox est simple, sûre et utile pour le rajeunissement du bas du visage et du cou. Elle est surtout efficace pour traiter la ptose du bas du visage et le cou à l’inverse de la technique du Nefertiti lift qui est plus efficace pour traiter les bandes platysmales
Commentaires :
- 1. A rapprocher de l’article publié par la même équipe dans le PRS toujours mais en 2017 sur leur évaluation sur 30 patients de la technique du Néfertiti lift pour le rajeunissement du cou (Jabbour et al, July, 9-17e) ce qui permet de
- a. Rapporter la technique du Néfertiti lift qu’ils utilisent et ne décrivaient pas dans notre article: dose moyenne de 114 +/- 14 U Speywood – abobotulinum toxine Dysport*- dilué à 500U/2.5ml, aiguille de 30G, injections sous-cutanées, 4 points horizontaux espacés de 1 à 2 cm le long du rebord mandibulaire en arrière d’une ligne croisant le sillon naso-génien pour éviter toute diffusion au depressor labii inferioris puis des points verticaux le long des cordes platysmales, 2 à 4 points étagés de 2 cm, 5US par point avec un maximum de 125US en dose totale. Suivi à 15 jours et retouche si nécessaire avec la même technique (10 patients sur 30 réinjectés : 32+/-16 US/patient)
- b. De confirmer leurs résultats et leur conclusion:
i. Amélioration significative des cordes platysmales au repos et en contraction
ii. Tendance à l’amélioration seulement pour les autres paramètres
iii. 96.6% de satisfaction patients, EVA : 1.2/10, dysphagie et faiblesse musculaire du cou peu intense et transitoire (2 semaines): 1 seul patient
iv. Conclusion : Efficacité notamment pour des patients peu âgés avec hyperactivité du platysma et peu de laxité
- 2. Donc article intéressant pour la pratique avec une bonne description des techniques permettant de personnaliser les traitements de nos patients.
- 3. La technique du microbotox se prête bien à l’utilisation des seringues 3D à click montées avec de très fines aiguilles 32 ou 34 G que nous utilisons de plus en plus.
- 4. Attention à mon avis à respecter les doses maximales recommandées au niveau (surtout pour le Néfertiti lift où les injections sont plus profondes) qui sont plutôt par côté de : 20 UA (A=Allergan pour inco et ona BTxA : Vistabel ou Bocouture) ou 50 US (S=Speywood pour aboBTxA : Azzalure).. Les auteurs n’évoquent pas la durabilité de l’effet qui reste souvent courte dans notre expérience et peut décourager des patients… peut-être parce qu’ils utilisent des doses plus fortes ?