Botulinum toxin in men : review of relevant anatomy and clinical trials
Keaney T.C. and Asher T.S. Dermatol Surg 2013 ; 39 :1434-42
Rationnel :
La toxine botulique est largement utilisée en esthétique de la face, elle représente 41% de tous les actes cosmétiques en 2011, 8% depuis 2010 et 268% depuis 2000, représentant 363,0180 injections en 2011 et son usage chez l’homme (6% des patients) continue à augmenter.
Objectif :
Fournir une revue pertinente de l’anatomie faciale masculine et une mise à jour sur les informations cliniques concernant l’usage de la toxine botulique chez l’homme
Méthode :
Une recherche bibliographique (Medline) et une analyse des publications portant sur les différences anatomiques de la face selon le sexe et sur les études cliniques examinant le rôle du sexe sur le traitement par toxine botulique
Résultats :
Il y a des différences importantes de l’anatomie faciale entre les deux sexes, le dimorphisme sexuel est bien documenté mais peu discuté dans la littérature esthétique. Bien que la musculature faciale soit la cible de l’injection de toxine botulique, il y a d’autres traits anatomiques importants à évaluer.
Les hommes ont une taille de crâne plus importante, (les femmes ont un volume crânien égal au 4/5ème de celui des hommes), un front plus haut et plus large, des crêtes supra-orbitales proéminentes qui fournissent un point de repère pour la position des sourcils, une masse musculaire squelettique totale plus grande (incluant les muscles de la face) : 33kg vs 21kg, avec une capacité de mouvement vertical plus grande, une plus forte densité des vaisseaux sanguins faciaux et des rides plus sévères, excepté dans la zone péri-orale.
Une revue des traitements par toxine botulique de la partie supérieure de la face identifie 17 études cliniques comportant à la fois des hommes et de femmes, portant sur 5,646 participants dont 629 hommes (11,1%). Seules deux études prennent en compte le sexe dans le motif de l’étude ou comportent une analyse de sous-groupes. Les deux études, méthodologiquement irréprochables, trouvent une moindre efficacité à dose équivalente de 50U d’aboboNTA chez l’homme. Une étude supplémentaire évaluant le dosage de l’onaboNTA trouve que des doses utilisées plus élevées (les investigateurs suggérant le doublement de la dose) que celles habituellement utilisées chez la femme sont plus efficaces. Il n’y a eu, dans aucune étude, plus d’effets secondaires chez les hommes participants bien qu’il y ait théoriquement plus de risque d‘hématomes et de ptosis du sourcil.
Discussion :
Les résultats de cette revue soulèvent d’importantes questions concernant le traitement de la face masculine par la toxine botulique et suggèrent le développement d’études complémentaires.
– La différence de sexe, est-elle la véritable cause d’un dosage inadéquat ou il y a t’il d’autres facteurs ? (diffusion, couplage au récepteur)
– Quelle est la meilleure façon d’établir la dose correcte de toxine chez les hommes, sachant que 94% des injections sont pratiquées chez des femmes ?
Conclusion :
Malgré des différences de l’anatomie faciale selon le sexe, l’usage de la toxine botulique est à ce jour insuffisamment étudié en ce qui concerne le dosage, l’efficacité et la sécurité.