Article analysé par Hélène Flacher supervisé par Isabelle Rousseaux
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Photovieillissement atrophique et hypertrophique : caractéristiques cliniques, histologiques et moléculaires de 2 phénotypes distincts du photovieillissement
Atrophic and hypertrophic photoaging: Clinical, histologic, and molecular features of 2 distinct phenotypes of photoaged skin.
Sachs DL1, Varani J2, Chubb H3, Fligiel SEG2, Cui Y3, Calderone K3, Helfrich Y3, Fisher GJ3, Voorhees JJ3.
J Am Acad Dermatol. 2019 Aug;81(2):480-488. doi: 10.1016/j.jaad.2019.03.081. Epub 2019 Apr 5.
Il s’agit d’une étude américaine sur 53 patients classés en 3 catégories ; il s’agirait d’une autre classification que celle de Glogau la plus connue
Les patients présentant un vieillissement facial sont classés en :
– vieillissement facial atrophique
– vieillissement hypertrophique
– aucun des 2 = sujets témoins sans signe évident de vieillissement
Les sujets sont âgés de plus de 49 ans, en bonne santé, n’ayant subi aucun traitement esthétique, de phototypes I II et III selon le type de peau de Fitzpatrick
Origine ethnique retenue : caucasien 51 autres 2
Mode de vie (exposition aux UV ou autres sources de rayonnement UV) précisé
Seuls les signes cutanés dus au vieillissement extrinsèque sont retenus ; UV tabac radiations ionisantes
Age et sexe ne sont pas statistiquement différent entre les 2 groupes
L’étude porte sur le visage zone retenue comme la plus photoexposée
Pour réaliser cette classification les patients sont évalués par un dermatologue sur la base d’une échelle photonumérique en tenant compte de signes cliniques
– Couleur cutanée, érythème télangiectasies (utilisation d’un chromomètre) poikilodermie de Civatte
– Troubles de la pigmentation (lentigines teint jaunâtre) épaisseur cutanée sécheresse texture
– Rides fines ou grossières ou les 2
– Présence de KA – KS ou ATCD de carcinomes basocellulaires spinocellulaires ou mélanome
– Localisation des rides sur 3 zones observées photoexposées : periorbitaire periorale ou jugale pas de distinction avec des rides dynamiques
Résultats cliniques permettant cette classification :
Groupe contrôle ; peu de rides teint clair peu d’erytheme
Groupe AP (vieillissement atrophique) : teint clair peau fine erytheme plus de KS plus de KA, plus d’atcd de carcinome baso ou spino dans 2/3 des patients et un mélanome chez 3 patients
Groupe HP (vieillissement hypertrophique) : rides profondes peu d’erytheme teint jaunâtre ou peau citréine peu d’atcd de cancers cutanés aucun de mélanome
Evaluations histologiques et biologiques
Des prélèvements histologiques ont été réalisés sur les sites faciaux du photovieillissement (joue)
Points remarqués : dégradation du collagène due à l’activation des métalloprotéinases matricielles qui clivent les fibres de collagène
Ce qui est intéressant est que le niveau d’expression des gènes de ces enzymes est la même dans les 2 groupes
Dommages collagéniques : pas de différence entre les 2 groupes Les changements élastotiques : fibres élastiques aberrantes localisées dans le derme superficiel (désorganisation fragmentation augmentation) sont plus importants chez les sujets HP et son rôle dans la formation des rides
Et ce phénomène permettrait d’évoquer une certaine réponse de protection contre la formation de cancer cutané
A noter prolifération vasculaire observée dans le vieillissement AP favoriserait l’augmentation de facteurs tumoraux
Conclusion :
Article intéressant mais très dense proposant une autre classification du photovieillissement cutané un peu schématique
Ne tient compte que du vieillissement extrinsèque ne parle pas du vieillissement chronologique génétiquement déterminé qui peut modifier quelques paramètres (ménopause ?) et des structures sous cutanées subissant également le vieillissement
Dans les facteurs environnementaux, habitudes de vie différentes même dans un même groupe de patient (tabac expositions solaires cumulatives loisirs consommation d’UVA artificiels)
Les types cliniques AP et HP peuvent être intriqués
L’article insiste sur l’Intérêt de la prévention à la recherche de facteur de risque
A l’issue de cette étude il en ressort l’intérêt de la prévention, de stratégies thérapeutiques pour les phénotypes AP et l’intérêt de la supplémentation en Nicotinamide orale (vitamine PP) pour les phototypes AP mais dose ? quand débuter ?
Examen systématique conseillé à la recherche de tumeurs quand le diagnostic de AP est établi
Mais la Classification est peut être un peu grossière ne permettant pas d’envisager de réelle conduite thérapeutique