Traitements esthétiques combinés full face répétés avec AbobotulinumtoxinA, Acide Hyaluronique en filler, et Acide Hyaluronique en Skin Booster après monothérapie par AbobotulinumtoxinA ou Acide Hyalu

Article analysé par Docteur Isabelle Gallay

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Traitements esthétiques combinés full face répétés avec AbobotulinumtoxinA, Acide Hyaluronique en filler, et Acide Hyaluronique en Skin Booster après monothérapie par AbobotulinumtoxinA ou Acide Hyaluronique en filler

Repeated Full-Face Aesthetic Combination Treatment With AbobotulinumtoxinA, Hyaluronic Acid Filler, and Skin-Boosting Hyaluronic Acid After Monotherapy With AbobotulinumtoxinA or Hyaluronic Acid Filler

Hugues Cartier, MD, Per Hed´en, MD, Henry Delmar, MD, Per Bergentz, MD, Cecilia Skoglund, PhD, Carolina Edwartz, PhD, Maria Norberg, PhD, Philippe Kestemont, MD

D’après les auteurs, aucune publication ne fait état de traitements combinés associant Toxine Botulique A (BoNT-A), HA fillers et HA skin boosters. Les auteurs ici rapportent cette procédure, répétée 2 fois à 6 mois d’intervalle, après une monothérapie réalisée 6 mois avant par soit une injection de BoNT-A seule (pour correction des rides glabellaires (cohorte 1, 30 patients), soit une injection de filler AH (1ml) pour correction des SNG (cohorte 2, 30 patients).

Les auteurs pensent que le fait d’évaluer l’intérêt de ce traitement combiné en jugeant l’amélioration globale des patients ayant d’abord reçu soit le filler seul, soit la BoNT-A seule, reflète plus la « vraie vie » que s’ils avaient comparé des cohortes ayant reçu BoNT-A seule ou HA seul, à une cohorte recevant les 2 sessions de traitement combiné.

Commentaires personnels

Si on ne trouve rien à reprocher aux outils d’évaluation (étude multicentrique réalisée en trois lieux, photographies prises avec le même matériel, évaluation à l’aveugle sur photos, échelle GAIS Global Aesthetic Evaluation Scale en 5 grades en live par le médecin et par le patient), le résultat est attendu : on serait très surpris d’observer que les traitements combinés concernant plusieurs zones du visage d’une part, et améliorant en plus la texture de la peau (skin boosters), améliorent moins bien un visage que le traitement d’une zone isolément !

Sur la méthodologie, il est curieux de prendre comme base de départ les visages déjà corrigés par soit la BoNT-A au niveau de la glabelle, soit les SNG les joues, et de les comparer aux traitements combinés : Si le but était d’évaluer l’efficacité de cette tri-correction, il aurait été plus compréhensible de comparer : cohorte 1 ( BoNT-A glabelle)

avant toute correction/ après correction glabelle

avant toute correction/ après 1ère session tri correction

avant toute correction/ après 2ème session tri correction

même chose pour cohorte 2 ( AH SNG)

Ainsi outre le fait qu’on s’attend à une amélioration conséquente, puisqu’on corrige le défaut principal, mais qu’en plus on améliore globalement la fermeté des tissus et on prévient la perte d’AH, deux problèmes qui commencent à se faire sentir dans cette tranche d’âge 35/50 choisie dans cette étude, des informations intéressantes pourraient ressortir : il pourrait être étonnant de constater par exemple une amélioration du bas du visage en travaillant uniquement sur les expressions négatives du haut du visage…et du coup d’évaluer l’apport complémentaire ( ou pas) des 2 autres thérapies offertes au patient dans l’étude, par rapport à l’état de base( avant la première injection de BoNT-A) : mais ce pourrait être l’objet d’une autre étude.

Dans cette étude cependant, il est aussi question de comparer les résultats en termes d’amélioration du visage, de la monothérapie (AH versus BoNT-A) : les photos avant toute injection ont donc été prises en considération pour cette information, ce qui sème une certaine confusion. Au passage, il ressort que les évaluateurs à l’aveugle semblent privilégier l’ injection d’AH dans les SNG joues par rapport à l’ injection de BoNT-A dans la glabelle , alors que ce serait l’inverse pour les investigateurs et les patients, mais il y aurait ici 2 biais : le 1er est le fait que les investigateurs et les patients évaluent « en live » donc en 3D ( à l’aide du miroir pour les patients), mais que les évaluateurs à l’aveugle se prononcent en 2D sur les photos, ce qui n’est pas à l’avantage de l’AH ; le second biais concerne la quantité d’AH qui est sous- estimée pour certains patients puisque dans l’étude, celle-ci est 1ml pour SNG joues.

Ce qui ressort par contre nettement dans cet article est l’absence d’effet secondaire notable de cette proposition de tri-correction BoNT-A, AH en filler, et AH en skin booster (devinez quel est le labo) : et le message : consommons en toute tranquillité d’esprit !