Article analysé par Hélène Chambatte
Supervisé par Isabelle Rousseaux,
A review of the longevity of effect of Botulinum Toxin in wrinkle treatments.
Une revue de la durée d’action de la toxine botulique dans le traitement des rides
Smith, G., Lax, A., & Mehta, S. B. British Dental Journal, 224(4). DOI: 10.1038/sj.bdj.2018.126
Cet article issu du British Dental Journal pose la question, à travers les données de la littérature, de la durée d'action effective d'une injection de toxine botulique de type A dans les rides de la glabelle au-delà des valeurs données par les fabricants, afin de permettre une meilleure évaluation du rythme des injections
Le marché global de la toxine botulique, en constante augmentation, représente en 2018 2,9 billions de dollars
Après avoir brièvement rappelé l'historique du développement de la toxine botulique, ses indications initiales médicales depuis 1989, et son mécanisme d'action, les auteurs se sont intéressés à la manière d'évaluer sa durée effective
Si dans les indications médicales l'EMG apporte des indications objectives, on observe que c'est essentiellement la confrontation des évaluations subjectives des patients et des investigateurs, qui détermine l’appréciation de la durée d'action. Diverses techniques ont été utilisées mais il apparaît difficile, quelque soient les études de dégager un schéma précis du rythme des injections
D'autre part les auteurs constatent que des facteurs psychologiques (dysmorphophobie), économiques (coût) et sociaux interagissent sur l'intervalle entre 2 injections
Une fois ces données posées ont été analysés les facteurs pouvant influer sur la durée d’action
1° la dose utilisée et sa concentration
- pas de corrélation entre les diverses unités rendant la comparaison des spécialités difficile
- une augmentation de dose s'accompagne d'une durée d’action plus longue mais est susceptible de produire plus d'effets secondaires, et sera plus onéreuse; cependant il est difficile de définir une dose optimale
- une moindre dilution du produit en minimise la diffusion sans en affecter l'efficacité
- tenir compte de la masse musculaire qui peut nécessiter des doses supérieures
2° la zone injectée : la longévité varie suivant les zones traitées ; l'article ici se limite à la glabelle
3° le nombre de points d’injection dans une même zone et leur variation n'ont pas d'impact sur
la longévité
4° le rôle d'une éventuelle supplémentation en zinc : le zinc pourrait avoir un effet sur le transport de la toxine et sa longévité. Une étude réalisée en 2012 allait dans ce sens mais échantillon trop petit et conflits d’intérêt. Cela mériterait des études approfondies
5° les variations d'efficacité suivant le type de toxine utilisée, la plupart des études ont été réalisées avec 1 seule des 3 spécialités ce qui biaise les résultats. Des études comparatives incluant les 3 toxines poseraient un problème de financement compte tenu du cout élevé des produits.
6° le type de peau : plusieurs études, peut-être meilleure longévité chez les africains
7° le rythme des injections
8° la compétence du praticien
En pratique au terme de cette analyse la durée moyenne est estimée dans une fourchette de 2 à 6 mois
Cette revue de la littérature est intéressante car sont pris en compte tous les aspects influençant la durée d'action de la toxine avec un regard critique sur les résultats de diverses études publiées pour chaque item en en soulignant souvent l’hétérogénéité
Tableau très intéressant récapitulant pour une dizaine d'études, le type de toxine, la dose totale et la durée observée. Bons arguments, avoir un regard critique sur les études qui nous sont présentées